Non, Elon Musk n’a pas annoncé une date pour la publication d’une « liste » des participants aux « soirées » d’Epstein et de P. Diddy
Autrice : Clara Robert-Motta, journaliste
Relecteur : Etienne Merle, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Ella Couet, étudiante en journalisme
Source : Compte Facebook, le 17 décembre 2024
Une prétendue révélation d’Elon Musk sur une « liste » de célébrités liées aux faits de trafic sexuel et de violences sexuelles auxquels fait face le rappeur P. Diddy circule sur les réseaux sociaux. C’est faux. Cette annonce provient d’un site parodique.
C’est une histoire qui n’en finit plus. Depuis l’arrestation de Sean Combs, aussi connu sous le nom de Puff Daddy ou encore P. Diddy, le 16 septembre 2024, les théories liant pédocriminalité et personnalités politiques et médiatiques se multiplient.
Chacun y va de son hypothèse pour débusquer de potentielles stars qui auraient participé à des crimes et délits pédophiles avec le magnat de l’industrie musicale. Dernièrement, une information circule selon laquelle le milliardaire américain Elon Musk aurait précisé une date de révélation. « Elon Musk annonce la publication de la liste d’Epstein et de P. Diddy pour le 20 janvier prochain. Ça, c’est la bonne nouvelle de la soirée ! Tic Tac tic Tac #pedoland ».
D’abord partagée en masse dans des publications en anglais, cette supposée annonce provient d’un site… satirique, comme l’a repéré le site de lutte contre la désinformation, Politifact.
Esspot, qui se présente comme « un site web qui publie des articles satiriques avec des titres scandaleux et absurdes », précise que ses articles « parodient l’actualité, les célébrités, la politique et la culture, et ne sont pas destinés à être pris au sérieux ».
La mention en gras « C’est une SATIRE. Ce N’est Pas Vrai » n’aura pas empêché la fausse information de se faire une jolie place sur les réseaux sociaux. Et les publications dans toutes les langues ne mentionnent en rien le côté parodique de la chose.
Vraies accusations et fausses informations
L’idée qu’il existerait une liste de participants aux soirées de P. Diddy et Jeffrey Epstein est loin d’être nouvelle. Les Surligneurs avaient déjà repéré qu’une fausse liste générée par intelligence artificielle circulait sur les réseaux sociaux. En effet, le producteur de musique mis en examen et arrêté pour des faits de trafic sexuel est accusé par plusieurs victimes de les avoir agressées sexuellement, notamment.
Un avocat américain ultra médiatisé, Tony Buzbee, avait lancé, avec d’autres avocats, une ligne d’écoute pour recevoir des témoignages contre Sean Combs, après son arrestation. Il assure avoir reçu des milliers de témoignages et, selon lui, il y aurait au moins 150 victimes potentielles. Pour le moment, 17 personnes ont porté plainte contre Sean Combs, selon ABC.
Une personne a porté plainte au civil début décembre contre le chanteur Jay-Z et l’accuse de l’avoir violée aux côtés de P. Diddy en 2000. Elle assure également que les faits se sont déroulés en présence d’une « célébrité » dont le nom n’a pas été révélé. Le chanteur américain nie ces accusations, de même que Sean « Diddy » Combs.
Instrumentalisation politique et machine à fric
Cette proximité affichée de P. Diddy avec tout le gratin d’Hollywood pendant plusieurs années mais aussi certaines personnalités politiques lors de différentes soirées plus ou moins mondaines attise l’imagination. Elle a été largement instrumentalisée lors de la campagne présidentielle états-unienne et est aussi utilisée pour générer du trafic.
Elon Musk a quant à lui surfé sur cette mésinformation, n’hésitant pas à défendre l’idée d’une « liste » et à donner des noms de célébrités qui auraient participé à des crimes et délits supposés de P. Diddy, sans aucune preuve.
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