« On n’a aucun moyen de saisir le juge » : pourquoi les propos d’Emmanuel Macron sur les faux contenus sont trompeurs
Auteur : Nicolas Turcev, journaliste
Relectrice et relecteur : Clara Robert-Motta, journaliste
Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’université de Lorraine
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Nicolas Turcev, journaliste
Source : Emmanuel Macron, le 28 novembre
Interpellé le 28 novembre par une lectrice du groupe Ebra victime de deepfakes, le président de la République a annoncé l’introduction d’une procédure de référé pour retirer des plateformes les contenus attentatoires à la dignité. Si cet outil est inédit en droit français, la justice n’est pas complètement démunie face aux faux contenus.
La loi serait-elle impuissante contre les faux contenus comme les deepfakes ? Alors qu’il effectuait une tournée de la presse régionale, Emmanuel Macron a réagi au témoignage, le 28 novembre 2025, d’une enseignante victime de deepfakes pornographiques publiés sur les réseaux sociaux.
« On est totalement démunis », s’est lamenté le président de la République. « C’est-à-dire que ça prend un temps fou, ça continue, les gens le voient, il y a des fadas pour penser que c’est vrai, et puis, ça vous mine. Et là, on n’a aucun moyen de saisir le juge. »
Le chef de l’État en a profité pour appeler de ses vœux la mise en place d’une procédure de référé visant à faire retirer les contenus compromettants des plateformes en 48 heures. Cette mesure s’inspire du référé « anti fake-news » qui autorise, en période...
