Un gouvernement démissionnaire peut-il faire adopter un budget pour 2026 ?
Auteur : Sacha Sydoryk, maitre de conférences en droit public à l’Université de Picardie Jules Verne
Relecteurs : Guillaume Baticle, doctorant en droit public à l’Université de Poitiers
Bertrand-Léo Combrade, professeur de droit public à l’Université de Poitiers
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Clara Robert-Motta, journaliste
Et si la France se retrouvait sans gouvernement de plein exercice au moment crucial du vote du budget ? Dans l’hypothèse d’un exécutif démissionnaire jusqu’en 2026, quelles marges de manœuvre juridiques resterait-il pour élaborer – ou a minima reconduire – la loi de finances ?
Imaginons, ce 8 septembre, le gouvernement Bayrou tombe, échouant à recueillir la confiance de l’Assemblée nationale. Imaginons, toujours, que l’Assemblée nationale demeure divisée, avec ou sans dissolution, et que le gouvernement reste démissionnaire et chargé d’expédier les affaires courantes… jusqu’au début de l’année 2026. Dans ce scénario dystopique – mais pas si improbable –, quelles sont les hypothèses juridiques pour l’élaboration du budget ?
Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026 n’a pas encore été déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale. Il est en train d’être finalisé par Bercy, et doit être déposé au plus tard le 1er mardi d’octobre (article 39 de la loi organique relative aux lois de finances dite LOLF), donc le 7 octobre. La procédure budgétaire n’est donc pas encore lancée. Tant qu’un autre Premier ministre n’est pas nommé, une question demeure : quels sont ...