Crédits photo : capture d'écran M6

Jean-Luc Mélenchon a-t-il justifié les slogans appelant à la mort des policiers par l’humour ?

Création : 1 juillet 2024

Autrice : Clara Robert-Motta, journaliste

Relecteur : Etienne Merle, journaliste

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Gladys Costes, étudiante en licence de Science politique à Lille

Source : Publication Facebook, le 28 juin 2024

Interrogé, sur M6, sur le contenu d’une pancarte en manifestation “Un flic mort = un vote RN en moins”, la figure de la France Insoumise a évoqué “un droit de rigoler” mais “pas sur la mort des gens”.

Jean-Luc Mélenchon défend les slogans appelant à la mort de policiers”. Sur les réseaux sociaux et dans de nombreux médias, cette affirmation a été partagée à maintes reprises. D’après celles et ceux qui l’ont partagée, comme le Journal du Dimanche, il est possible de tirer cette conclusion d’une séquence d’un des leaders de la France Insoumise sur M6 en invoquant un “droit de rigoler”. Que s’est-il réellement dit durant cette séquence ? 

Le 27 juin, Jean-Luc Mélenchon était l’invité du journal télévisé du soir, le 19/45 sur M6. Divisée en trois parties, l’interview de l’Insoumis par Xavier de Moulins a duré une quinzaine de minutes et a porté sur la question de la place de Mélenchon dans son parti et la coalition, sur le pouvoir d’achat et sur la sécurité. 

“Pas sur la mort des gens”

La séquence qui nous intéresse commence au tout début de la troisième partie. Le présentateur souhaite que Jean-Luc Mélenchon se positionne sur des slogans entendus en manifestations : “Dans les cortèges qui vous soutiennent, souvent, on entend qu’un flic mort c’est un vote RN en moins, ou que tout le monde déteste la police.” Le journaliste faisait référence à un slogan connu des manifestations ainsi que d’une pancarte présente dans un cortège du 15 juin dernier qui avait beaucoup fait parler d’elle.

En fond, on entend l’interviewé s’opposer à cette affirmation. “Non, non ce n’est pas vrai”, assure Mélenchon. “Qu’est-ce que vous dîtes aux gens qui disent ça, je ne dis pas que vous dîtes ça, mais que dîtes-vous aux gens qui disent ça ?”, poursuit Xavier de Moulins. 

Ceci est absurde, mais on a le droit de rigoler aussi non ? Pas sur la mort des gens, mais quand des gamins disent..”, répond Jean-Luc Mélenchon avant d’être coupé par le présentateur qui estime que “C’est pas drôle”. Phrase à laquelle l’interviewé répond à son tour que “Bien sûr que ce n’est pas drôle”. 

Partages de la séquence tronquée

La séquence a parfois été reprise sur les réseaux sociaux en ne prenant que la partie de la phrase de Mélenchon sur le “droit à rigoler”. Plusieurs syndicats de police et candidats aux élections législatives de droite et d’extrême-droite s’en sont émus en estimant que le fondateur de la France Insoumise tenait des propos “anti-flic”. Même le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a tweeté en commentant sur cet extrait tronqué.

Le lendemain, Manon Aubry, eurodéputée insoumise, avait elle-même dû se positionner sur cette question au micro de Pascal Praud sur Europe 1. “ Je ne reprendrai pas à mon compte ces slogans”, avait-elle déclaré.

Ce n’est pas la première fois qu’un journaliste s’enquiert de l’avis de Jean-Luc Mélenchon ou de la gauche sur cette question des slogans . En 2022 déjà, un journaliste demandait à celui qui était candidat à la présidentielle s’il détestait lui aussi la police lors d’un chant en manifestation. Ce à quoi l’Insoumis répondait que “beaucoup de monde déteste la police” en ajoutant “c’est un problème d’ailleurs”. Une vidéo dont la première partie de la citation avait également fait beaucoup réagir.

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